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[DIVERS] logique tetravalente





Bonjour!

[BEA]
>>>>>oui : ¬ S
>>>>>non : ¬ ¬ S
>>>>>oui et non : ¬ ( S et ¬ S )
>>>>>ni oui ni non : ¬ ( ¬ S ou ¬ ¬ S )

[Norm]
>>En fait ce que l'ami Jacques Louys représente par ¬ n'est ni  
>>l'opérateur "NON" (la négation au sens de la logique
>>aristotélicienne), ni l'opérateur "complément" (qui remplace
>>la négation dans la logique tétravalente de nos aimables
>> correspondants), mais bien un opérateur de réduction qui lui
>>est tout-à-fait personnel et que je n'arrive pas à formaliser  
>>adéquatement en suivant les expressions utilisées par BEA/jls.

[BEA]
> hum, je crois plutôt que tu ne comprends pas bien la notion de  
> totipotence . Je vous rappelle qu'il y a des siècles de discussion  
> déjà à ce sujet sur la tétravalence dans l'école Madhyamika de  
> Nagarjuna (depuis les deux-trois siècles après J.C. jusqu'à  
> l'effondrement du bouddhisme en Inde et les invasions mongoles vers  
> le huitième neuvième siècle) et que la formule que je reprends n'est  
> pas de moi, mais d'un illustre commentateur érudit américain de ces  
> discussions millénaires qui résumait avec elle les propositions  
> logiques de la tétravalence - j'ai juste rajouté le "ou" de la  
> formule : ¬ ( ¬ S ou ¬ ¬ S ) suite aux corrections de Banban car  
> l'érudit écrivait  :  ¬ ( ¬ S et ¬ ¬ S ) .

Je ne pense pas que le problème soit ma compréhension de la totipotence
(je puis évidemment me fourvoyer), le problème est plutôt dans la
polysémie du mot "négation" et l'emploi polysémique de ce mot et du
symbole "¬" par ton illustre érudit américain, alors que la monosémie
est une exigence de base de toute logique formelle.

En effet, lorsqu'il utilise "¬ S" pour désigner ce-qui-est (le réel,
le vrai), le symbole "S" représente la totipotence et le symbole "¬"
représente une opération qui réduit ou dégrade la totipotence pour
n'en laisser que ce-qui-est (en fait, cette opération nie la "toti"
mais pas la "potence").

Ensuite lorsqu'il utilise "¬ ¬ S" pour désigner ce-qui-n'est-pas (le
faux, l'imaginé, l'inventé), la paire de symboles "¬ S" représente
ce-qui-est et le symbole "¬" qui la précède représente la négation
aristotélicienne, l'opération qui oppose le positif au négatif, le
vrai au faux, le réel au non-réel.

Ces deux usages du symbole "¬" n'ont *pas* la même signification, ne
représentent pas la même opération.  Les appeler tous deux du même mot
"négation" ne fait qu'apporter à ce mot la polysémie déjà attribuée à
ce symbole "¬" .

La formule suivante
   oui et non : ¬ ( S et ¬ S )
est incohérente: on y fait une mise en évidence du symbole "¬" dans
deux acceptions différentes (dégradation pour le premier et négation
pour le second) ce qui fait perdre tout sens à cette expression.
En effet:
    "S" désigne la totipotence,
    "¬ S" désigne ce-qui-est,
   "et" désigne l'opération d'intersection,
donc "( S et ¬ S )" désigne l'intersection de la totipotence avec
ce-qui-est, c-à-d: ce qui à la fois fait partie de la totipotence et
fait partie de ce-qui-est, ce qui est tout simplement ce-qui-est.
Bref "( S et ¬ S )" est équivalent à "¬ S" .
Dès lors "¬ ( S et ¬ S )" est équivalent à "¬ ¬ S" .

En fait, pour garder la formulation de ton illustre érudit, il eût
fallu ne pas faire la mise en évidence du symbole "¬" et écrire
simplement ceci:
   oui et non :  ¬ S et ¬ ¬ S

Ceci n'aurait pas réglé le problème de polysémie du symbole "¬"
  mais au moins cette formule aurait été cohérente avec les autres.

La quatrième formule est tout-à-fait correcte mais utilise le symbole
"¬" dans une troisième acception encore différente des deux autres:
   ni oui ni non : ¬ ( ¬ S ou ¬ ¬ S )
En effet:
   la paire "¬ S" désigne ce-qui-est,
   le triplet "¬ ¬ S" désigne ce-qui-n'est-pas,
   "ou" désigne l'opération d'union,
donc "( ¬ S ou ¬ ¬ S )" désigne bien l'union de ce-qui-est avec
ce-qui-n'est-pas, je pense que nous sommes d'accord là-dessus.
Comme la formule complète "¬ ( ¬ S ou ¬ ¬ S )" doit désigner ce
qui fait partie de la totipotence sans faire partie de ce-qui-est
ni de ce-qui-n'est-pas, il vient que le symbole "¬" au début de
cette formule doit désigner l'opération "complément".

Nous trouvons donc dans la quatrième formule un même symbole "¬"
utilisé dans trois acceptions différentes, ayant donc trois
significations différentes: complément pour le premier "¬",
dégradation pour le deuxième et le quatrième "¬", négation pour
le troisième "¬".

Bref, le problème n'est *pas* l'idée que ces formules auraient dû
exprimer, le problème est l'utilisation dans ces formules d'un seul
et même symbole pour désigner trois concepts différents.

Cette polysémie du symbole "¬" rend ces formules inutilisables en
logique formelle, parce que tout raisonnement formel exige de
désambigüer complètement les termes et symboles utilisés - en
d'autre mots, la monosémie des termes et symboles utilisés est
une exigence de base de toute forme de raisonnement formel, donc
aussi de toute logique formelle.

> Je remarque que les "ummites" connaissent ces discussions puisqu'ils  
> en reprennent la formulation métaphysique : être / non-être / être et  
> non-être / ni être ni non-être
> 
> Tous les efforts des bouddhistes a été de ne pas donner à l'ETRE une  
> note déjà positive , de ne pas positiver d'emblée le Réel comme le  
> fait Aristote pour dire vite, pour qui le vide était inconcevable, je  
> vous le rappelle, puisqu'il a fallut vingt siècles pour retrouver le  
> vide avec Dalton !

Nous sommes en parfait accord là-dessus!

> Je suis tombé d'accord avec ça suite à mes études  
> psychopathologiques . S est le signifiant inconscient et c'est la  
> négativation de S qui donne l'activation de la représentation  
> consciente dans : ¬ S

Le problème est que ce n'est pas une négativation (une négation)
de *tout* le concept désigné par S (la totipotence), mais une
négation de seulement l'aspect "toti" de la totipotence, c-à-d:
une réduction ou une dégradation de la totipotence plutôt qu'une
négation de celle-ci.

> ou dans ce qu'on appelle le préconscient (qui  
> n'est pas la virtualité de la conscience mais la conscience du  
> virtuel ) et qui s'écrit : ¬ ( S et ¬ S) comme le chat d'Erwin  
> Schrôdinger.

Comme dit plus haut, cette formule est incohérente, bien que le
concept qu'on veut désigner ici soit cohérent - un problème de
formulation du à la polysémie du symbole "¬".

> S devient un signifiant inconscient parce qu'en temps  
> réel il est récupéré et créé dans le conscient par cette négation  
> même, dans un effet de récursivité si tu veux . C'est parce qu'en  
> temps réel qq chose émerge que le refoulement premier peut se faire,  
> qui est la perte inhérente à la transduction des éléments supposés du  
> Réel = dans toute transformation il y a perte d'information, ici il y  
> a perte de la totipotence, de la toute potentialité .

Parfaitement d'accord: dans la "réalisation" il y a perte de
la "toute-potentialité" - mais il n'y a pas perte de toute la
"potentialité": la dégradation est imparfaite, on ne perd pas
toute l'information, seulement une (très large) partie.

C'est parce qu'il reste une (petite) fraction des potentialités
de départ (il reste bien les potentialités réalisées) qu'on ne
peut pas parler de négation ni de complémentation ici (en effet
une négation réduirait la toti-potence à n'importe lequel des
4 pôles puisque chacun de ceux-ci n'est pas totipotent, alors
qu'une complémentation réduirait la totipotence au néant puisque
seul est totalement sans potentialité).

Il vaut donc mieux parler ici de réduction, de dégradation de la
toute-potentialité, ou peut-être parler de "réalisation", comme
je viens de le faire ici.

De toutes façons, on voit bien que cette opération qui réduit
la totipotence à ce-qui-est n'est pas identique à celle qui
oppose ce-qui-est à ce-qui-n'est-pas et n'est pas non plus
identique à celle qui donne le complément de son argument dans
la totipotence.

3 opérations distinctes, en logique formelle, cela exige trois
désignations distinctes, donc aussi trois symboles distincts.

C'était là tout le propos de mon précédent message.

> Ces deux propositions d'activation se lisent ensuite dans ¬ ¬ S  
> (double négation qui n'est pas une positivation car on ne part pas  
> d'un substrat positif !) et dans ¬ ( ¬ S ou ¬ ¬ S ) . On a bien à la  
> fin conscience cognitive et affective de la perte d'information, des  
> limites de la transduction, mais cela ne nous donne pas pour autant  
> ce qui a été perdu dans l'affaire . La science essaie de rogner le  
> plus possible vers le Réel mais il y a une limite à envisager  qui  
> est celle de son psychisme qui n'est pas un instrument absolu comme  
> veulent  le croire les démiurges aristotéliciens .

Je comprends très bien les idées que tu expliques ici (et que tu as
d'ailleurs déjà fort bien expliquées plus d'une fois).  Là n'est pas
le problème.  Le problème est dans l'usage d'une notation inadéquate
(parce que fondée sur une polysémie) pour la logique formelle.

> Et c'est plutôt  : ¬ ( ¬ S ou ¬ ¬ S ) qui est le contraire le plus  
> logique de ¬ S  , de façon plus entière que ¬ ¬ S . Si tu ne trouves  
> pas ça dans tes formulations pour le PL4C alors tu restes dans la  
> notion aristotélicienne d'un Réel plein et concret d'emblée...

Tes concepts sont bons (ils sont utiles dans la pratique).
Les concepts de base du PL4C sont identiques aux tiens,
donc bons.

La notation utilisée par cet érudit est mauvaise (polysémie
pouvant causer incohérences et erreurs de raisonnement).
La notation utilisée en PL4C n'a pas ce défaut rédhibitoire
de la notation dudit érudit, elle est donc meilleure.

C'est tout ce que j'ai à dire.

> Dur de discuter de ça clairement !

Bien d'accord !
Un langage et une notation univoque (monosémique) nous aiderait
grandement...  J'envie les oummains avec leur langage fonctionnel!

> Et c'est crucial pour l'avenir de la planète, je ne blague pas du tout .

Je suis en parfait accord avec toi là-dessus!
C'est *crucial* pour l'avenir de notre espèce et de notre
écosystème (seul véritable être vivant sur notre planète)
dont notre espèce est le système nerveux en formation.

> Bébé
> Enfant
> Adulte

Jolie signature, qui *semble* légère mais *est* lourde de sens.
Bon choix!

Vives amitiés,
                 Norman.

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