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[DIVERS] etait: les TAAU ... Re: le langage
Bonjour Laurence!
[NM]
>>Ce qui convient fort bien à l'analyse d'un langage qui est - selon
>>les oummains - le résultat d'un processus de réflexion collective,
>>donc ce que nous appellerions sans doute un langage "synthétique".
>>Une des lettres donne quelques informations relativement claires à
>>ce sujet.
[Laurence]
> La réflexion collective appartient à la structure de surface, la
> structure profonde implique l'inconscient. Un langage peut être
> synthétique, il sera décodé par l'inconscient qui lui n'est pas
> synthétique et fonctionne de façon holistique, il faudrait alors en fait
> pour homogéniser un langage au niveau inconscient générer des clônes
> parfaitement identiques, sans histoire personnelle, dénués de toute
> forme de sensibilité ou perception sensible, donc des ordinateurs.
Il ne s'agit pas d'homogénéiser le langage au niveau inconscient,
je pense. Les lettres parlent bien d'une sorte d'inconscient
collectif "à la Jung" qui serait la source de nos interprétations
(inconscientes) du monde. Si les auteurs des lettres ont bel et
bien acquis une certaine connaissance des mécanismes de cet
inconscient collectif et des "interprétations de base" que celui-ci
suscite en chacun de nous, il n'est pas illogique de penser qu'ils
aient pu construire un langage synthétique, peut-être fonctionnant
un peu comme nos langues agglutinantes, dont les éléments de base
(les "radicaux") seraient des références aux interprétations de
base provenant de l'inconscient collectif. Si ceux-ci sont assez
peu nombreux, il est possible que les concepteurs de ce langage
synthétique aient choisi de désigner un grand nombre d'entre eux
(ou peut être chacun d'eux) par un son, une vocalisation simple.
Cela n'implique pas que chacun comprenne exactement le même objet
chaque fois que tel ou tel "mot" (assemblage ordonné de sons
élémentaires) est utilisé, bien au contraire! Au lieu d'une
relation bi-univoque entre signifiant et signifié, cela implique
plutôt que la relation signifiant-signifié est une fonction du
contexte (et en cela, je pense rejoindre au moins en partie ton
analyse), donc que pour être compris quel que soit le destinataire
du message, le locuteur doit restreindre son choix de mots aux
signifiants tels que le contexte perceptible à la fois au locuteur
et au destinatire fixe de façon momentanément et localement univoque
le signifié correspondant.
Ce serait donc un langage où celui qui parle doit moduler son
choix de mots (son choix de signifiants) en fonction du contexte
partagé avec le destinataire, donc où le locuteur est responsable
de la compréhension du message par le destinataire.
Ce contexte peut, bien sûr, englober la connaissance que le
locuteur a du niveau de compétence du destinataire dans le domaine
du message, ce qui permet au locuteur d'utiliser des mots de la
médecine quand il parle à un médecin et d'éviter d'utiliser ces
mêmes mots de la médecine quand il parle à un ingénieur.
Bien sûr cet exemple est très approximatif, le concept de "mot"
pouvant difficilement s'appliquer à des vocables dont le sens
exact n'est donné que par le contexte... Ce n'est pas
tout-à-fait ce que nous entendons par "un mot".
Au sujet de la double structure (superficielle et profonde) d'un
langage, j'écrivais:
>>Ceci ne s'applique que dans l'hypothèse - très probablement fausse -
>>qu'il s'agit d'un langage naturel, c-à-d: le résultat d'un processus
>>d'évolution naturelle, *pas* d'un langage synthétique, produit par
>>un processus de réflexion collective.
Laurence me répond fort aimablement:
> Un langage naturel est un processus collectif vivant et évoluant en
> permanence en fonction des besoins de communication. Voir à ce sujet
> les études sur les langages créoles par exemple.
Bien d'accord.
> De plus il n'existe pas un seul langage humain limité à la seule
> fonction d'échanger des information purement fonctionnelles.
Je ne pense pas non plus que le langage oummain de niveau 1 (celui
des mots oummains dans les lettres) aie pour fonction d'échanger
des informations purement fonctionnelles. Au contraire, je pense
qu'il s'agit du langage de base de la vie de tous les jours, mais
qu'il est construit pour qu'il soit facile d'exprimer idées ou
informations de façon adaptée au contexte et au destinataire du
message. On utilisera donc pour désigner l'eau des mots bien
différents selon la situation et la personne à laquelle on parle.
> Même une
> information fonctionnelle style "passe-moi la salière" sera modulée en
> fonction de la personne qui demande et à qui elle demande, dans quel
> contexte elle le fait.
Je pense que c'est en effet une caractéristique essentielle de ce
langage. Il est fait allusion dans la D47-1 à la nécessité pour
nous de développer un tel langage, *facilement* modulable par le
locuteur en fonction du destinataire et du contexte commun au
destinataire et au locuteur.
> De plus le gros du besoin de communiquer est de
> nature affective, donc même un lange inventé pour un besoin fonctionnel
> sera très vite "détourné" et les informations manquantes réintroduites
> via de subtiles distortions ou l'utilisation d'autres canaux.
Il me paraît possible que le 2e niveau de langage (modulation et
répétition des sons du langage de 1er niveau) puisse servir entre
autres à transmettre les informations de nature émotionnelle /
affective, comme c'est le cas chez nous dans le chant, la scansion
et quand nos émotions débordent...
> Nous ne sommes pas des ordinateurs.
A part peut-être dans le cas l'un de mes profs à l'univ, pour
lequel je me pose encore la question (jamais vu homme aussi peu
perturbable), je pense que tu as raison. :)
> Tout langage parlé n'est qu'un code très incomplet que notre inconscient
> décode en complétant ce qui est implicite à partir de divers contextes
> complexes mémorisés de nature sensible (des séquences de vécu).
Faut ajouter (1) le contexte présentement perceptible et (2) les
schémas ou modèles d'interprétation fournis par l'inconscient.
Je pense que ce langage utilise le (1) pour donner leur sens précis
à des vocables formés par assemblage ordonné de références sonores
à des éléments de base de (2).
Pour ce qui est des contextes mémorisés par le destinataire, il me
semble que le locuteur doit se borner à n'utiliser que la petite
fraction qu'il connaît desdits contextes mémorisés par le destinataire.
> En fait
> on obligerait un humain à n'utiliser que des termes purement
> fonctionnels en se débrouillant pour supprimer tout contexte (isolation
> sensorielle), cette personne deviendrait gravement malade en très peu de
> temps.
Il faudrait s'entendre sur le sens donné au mot "fonctionnel".
Pour reprendre l'image de la carte individuelle représentant un
territoire commun, nos mots humains ne sont pas fonctionnels en
ce qu'ils sont construits exclusivement de souvenirs, de patterns
mémorisés désignant des morceaux de la carte de celui qui parle.
Les mots du langage oummain que nous voyons dans les lettres
seraient fonctionnels en ce qu'ils seraient construits par
assemblage ordonné de références à des éléments de base des
interprétations provenant de l'inconscient collectif. chaque
mot désignant alors un parcours particulier sur le territoire,
parcours clairement relatif à son point de départ (lequel est
fourni par le contexte commun au locuteur et au destinataire)
aboutissant à un lieu du territoire qui dépend étroitement du
choix de point de départ et du choix des références (les sons
formant le vocable) utilisés par le locuteur.
L'hypothèse de fonctionnalité de Jean Pollion revient alors à
postuler que les éléments de base des parcours du territoire
sont des fonctions, des relations plutôt que des objets.
Honêtement, cela me paraît fort plausible.
> Prenons un exemle très simple, la même phrase dite par deux personnes
> différentes ou dans un contexte différent n'aura pas le même sens ni le
> même impact.
C'est parfaitement exact et je pense que c'est une caractéristique
*voulue* du langage de 1er niveau, mais qu'à la différence des
langages ayant évolué naturellement, celui-ci a été construit pour
faciliter au maximum le travail du locuteur, lequel est responsable
de la compréhension du message par son destinataire.
[Laurence]
>>>Comme
>>>le disait Dolto, dans l'univers du vivant, tout est langage. L'humain
>>>communique sur plusieurs canaux parallèles, un langage est indissociable
>>>de la structure profonde. N'étudier que la forme, c'est complètement et
>>>gravement réductioniste, artificiel, sans intérêt.
[NM]
>>C'est assez vrai pour les langages naturels.
>>C'est généralement faux pour les langages synthétiques: il y a moyen
>>de synthétiser un langage a deux niveaux de structure (le mot est mal
>>choisi: confusion carte-territoire, mais bon, puisque tu l'utilises,
>>je m'en contenterai ici), mais c'est une complication parfaitement
>>inutile pour les langages de ce type.
Réponse de Laurence:
> Tout langage utilisé par un humain va être décodé via l'inconscient,
> donc on ne peut jamais faire abstraction du contexte sensible et de la
> dimension subjective.
Justement! :)
Mon hypothèse est que dans ce langage non seulement on ne peut pas
faire abstraction du contexte sensible et de l'aspect subjectif,
mais bien plus, que ce langage exploite *au maximum* le contexte
sensible et la subjectivité du destinataire pour transmettre le
plus efficacement possible le message, en ne transmettant que les
évocations des éléments d'interprétation inconsciente (en fait:
les références à ces éléments) dont l'enchaînement va amener le
destinataire à comprendre ce que veut dire le locuteur.
Autrement dit, la structure superficielle de ce langage me paraît
simplifiée à l'extrême: un son pour chaque référence à un élément
de base des schémas interprétatifs inconscients, la structure
profonde du langage provenant du fait que l'arrangement ordonné
de ces sons décrit un "parcours de la pensée" (laquelle est
inconsciente, je le rappelle - ce n'est que la réflexion qui est
consciente) à partir d'un "point de départ" fourni par le contexte
commun au locuteur et au destinataire.
> De plus, la moindre phrase va modifier, altérer le
> récepteur, et ce par rapport au contexte sensible, nous ne sommes pas
> des ordinateurs.
C'est bien cela qui m'amène à penser que ce langage est synthétique:
il semble avoir été conçu pour faciliter la communication de tous
les jours en minimisant l'effort nécessaire pour adapter le discours
aux caractéristiques de son destinataire et en maximisant l'utilité
des informations contextuelles fournies par les autres canaux des
sens.
> De plus même la phrase la plus fonctionnelle possible
> va générer un impact qui sera lié à l'état global (incluant toute la
> sensibilité) du récepteur au moment où il va décoder, cet impact sera
> donc teinté émotionnellement et tous les éléments du contexte vont
> influencer la façon dont la phrase sera perçue.
C'est tout-à-fait juste, et c'est une des raisons qui me donne à
penser qu'un tel langage ne peut pas avoir évolué naturellement,
sans intervention consciente et délibérée, autrement dit, c'est
un argument en faveur de mon hypothèse que ce langage est
synthétique.
[Laurence]
>>>Vu que l'idée d'un langage purement fonctionnel est irréaliste, je suis
>>>d'autant plus tentée de penser qu'un tel langage est une pure invention.
[NM]
>>Elle n'est *pas du tout* irréaliste si le langage est, comme cela
>>semble bien être le cas, un langage synthétique.
Ce que je voulais dire ici, c'est que je suis d'accord avec toi qu'un
tel langage est une pure invention. Mais ce n'est pas une invention
de Jean Pollion, c'est une invention des auteurs des lettres, qui me
semblent nous dire que ce langage est leur "langage de liaison", le
langage qu'ils utilisent dans la vie de tous les jours...
[Laurence]
> Un tel langage serait vite inutilisable de façon isolée, car même
> une info purement pragmatique nécessite un complément de contexte.
Ton expression "nécessite un complément de contexte" est trop faible
à mes yeux: les informations transmises par un tel langage n'ont pas
de sens en dehors d'un contexte précis; je veux dire que c'est le
contexte qui donne leur sens aux vocables de ce langage, de façon
encore bien plus étroite que ce n'est le cas dans nos langages de
la Terre. *Pas moyen de créer un dictionnaire pour cette langue!*
Mais c'est sans importance: un dictionnaire serait sans objet pour
un langage conmme celui-là.
> Les chercheurs qui ont étudié la communication en entreprise ont tous
> remarqué l'importance immense des réseaux informels, là où un langage
> est trop pauvre, on voit émerger des langages ou moyens de communication
> informels qui prennent le relais et modulent.
Le langage exposé par les mots bizarres des lettres semble très
pauvre sur le plan de l'expression des sentiments et émotions (il
n'y en a que peu de traces) ainsi que sur le plan du discours
scientifique ou technique (les désignations des éléments, des
particules, des composés, etc. semblent *trop* contextuelles et
trop peu systématiques), mais les auteurs des lettres nous parlent
de deux autres niveaux de langage, l'un servant à transmettre un
second flux d'informations (lié à l'hémisphère cérébral qui, chez
nous, semble dépourvu de centres de la parole mais semble bien
être le siège principal des émotions et sentiments, ce qui me
paraît correspondre à l'expression IE: "autre pensée" que les
oummains semblent utiliser pour désigner émotions et sentiments),
l'autre servant à discuter de façon neutre (sans brouillage par
les émotions, etc.) des sujets trop difficiles ou trop importants
pour être transmis par le langage de niveau 1 (le fait que ce
niveau 3 de langage soit basé sur une codification numérique des
concepts montre clairement que ce langage de niveau 3 est bel et
bien synthétique lui aussi).
J'en conclus que c'est l'ensemble de ces 3 niveaux de langage qui
prend chez eux le rôle que nous tentons maladroitement de faire
jouer à nos langages terriens.
A mes yeux, il est possible qu'une telle combinaison de 3 niveaux
de langage soit un meilleur moyen de communication que ne le sont
nos langages terriens à 2 niveaux "de structure", comme tu dis.
[NM]
>>Inutile de postuler quoi que ce soit sur la nature des oummains,
>>il suffit de se rendre compte que le langage qui apparaît dans les
>>lettres est un langage articiellement construit pour régler certains
>>problèmes de communication et n'est donc pas un langage ayant évolué
>>naturellement comme nos propres langages, pour comprendre que nos
>>procédés usuels d'interprétation du langage ne s'appliquent pas à
>>celui-là et qu'il faut l'analyser depuis une "tabula rasa" tant au
>>point de vue linguistique qu'au point de vue psychologique.
>>C'est ce que Jean Pollion a tenté de faire.
[Laurence]
> L'erreur que je vois c'est de croire qu'un langage puisse être purement
> mental...
L'erreur que je vois c'est de croire qu'un langage synthétique ne
puisse pas être aussi contextuel (ou même plus contextuel) qu'un
langage produit par évolution naturelle, c'est de croire qu'un
langage synthétique doive être isolé de la dimension sensible et
ne puisse pas en tenir compte (ou même dans mon hypothèse, être
fondé sur l'utilisation intelligente de la dimension sensible et
de nos mécanismes mentaux inconscients pour transmettre l'idée
ou l'information du locuteur au destinataire).
J'écrivais enfin:
>>Pour employer le jargon des technologies de communication, le langage
>>des oummains est une implémentation d'un protocole de communication au
>>sujet de la réalité socio-bio-physique telle que la science oummaine
>>l'a comprise.
Ce protocole de communication fait évidemment usage de tout
ce que ses auteurs connaissaient de nos mécanismes mentaux
inconscients, de ce qu'ils connaissaient de l'importance du
contexte sensible dans la communication, etc.
Loin d'être un système de communication mécaniste et déshumanisé,
un tel protocole de communication serait un outil superbe pour
faciliter la compréhension mutuelle dans la vie pratique de tous
les jours.
Il serait cependant insuffisant et exigerait d'être complété par
d'autres outils de communication (d'autres langages ou d'autres
niveaux de langage) afin de permettre la transmission de toute
la panoplie de pensées, sentiments, idées, émotions, réflexions,
etc. dont les êtres intelligents sont capables.
Amitiés,
Norman.
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