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[ummo.sciences] [ummo.sciences][KRYPTON][EVOLUTION] long!



Bonjour!

André-Jacques écrit:

> Je ne reprends pas tous les détails du message, néanmoins je
> voudrais souligner que, en plus de nos amis ummites (lettre 58),
> plusieurs études terrestres mettent à mal l'idée darwinienne
> d'évolution totalement hasardeuse créant , pour le mutant , un
> avantage "écologique" déterminant.

Ne voulant pas passer pour un fossile vivant, le prof. se doit
de préciser que les écosystématiciens qu'il connaît ne sont
pas-du-tout des néo-darwiniens et que le modèle écosystématique de
l'évolution, s'il laisse une place au hasard (durant les phases de
fragmentation de l'écosystème) et à la nécessité (durant les phases
d'unification de l'écosystème) n'est pas un modèle complètement
aléatoire.  Ce serait plutôt un modèle chaotique, où la
complexification  naturelle de l'écosystème (et donc des espèces
qui le forment) n'exclut pas la possibilité d'un "téléguidage" de
la spéciation (formation de nouvelles espèces) mais ne l'exige pas
non plus.

> - Il y a d'abord le travail d'Anne Dambricourt
> (paléoanthropologue). Un article complet sous sa signature à
> l'adresse  http://sapiensweb.free.fr/articles , choix: article 22.

Je viens de lire.  C'est un article de philosophie anthropologique,
un peu à la manière des papiers de Pierre Teilhard de Chardin sur
la complexification-conscience et l'alpha-oméga.

> A.D. se base sur l'analyse des cranes depuis 500 ans.
> Elle montre qu'une mutation est en cours; c'est "la contration
> cranio faciale"... Il s'agit d'une rotation vers l'avant de
> l'ensemble du crane, avec déplacement de l'axis vers l'avant du
> visage.  D'où conséquence: difficultés de positionnement de la
> machoire inférieure.

C'est plus que cela.  En fait, elle explique que ce changement
progressif de position du crâne sur la colonne vertébrale est
un processus majeur caractéristique de l'hominisation: toute
la lignée des hominidés jusqu'à nous se lit comme une progression
vers l'avant du point d'attache du crâne sur la colonne, avec
pour effets la station debout, le développement des lobes cérébraux
et l'atrophie de la mâchoire (principalement la partie inférieure).

> Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que cette "malformation" (ou
> déformation positive ?) était très rare jusqu'à 1950/1970 ... elle
> s'est accéléré depuis à tel point qu'elle a fait l'objet d'études
> et de statistiques chez les orthodontistes (70 à 80 % des enfants
> nés depuis cette période), pour moins de 20% dans la génération
> précédente (les % sont de mémoire) ... hasard darwinien ??

Disons plutôt que la réduction de taille de la mâchoire inférieure
se poursuit depuis fort longtemps (c'est A.D. qui le montre) mais
qu'elle semble devenir "plus visible" depuis les années '50/'60
avec le développement de l'orthodontie (dentisterie corrective).
En regardant les statistiques du Québec, par exemple, on se rend
compte qu'avant 1956 environ, la réaction usuelle des dentistes
(devant soigner un jeune dont la dentition adulte poussait déformée
sous la pression mutuelle des dents) était d'extraire une des
molaires ou des prémolaires afin de réduire ladite pression.
Il était assez rare que l'on pose un appareil correcteur (cela
n'arrivait que dans les familles les plus aisées financièrement).
Lorsque plus tard la croissance de dents de sagesse mal placées
à cause d'une mâchoire trop petite (poussant par exemple à
l'horizontale dans la mâchoire, en direction des autres molaires)
venait causer des maux de dents à un adulte, la réaction normale
du dentiste était d'extraire la dernière molaire (plutôt que
d'opérer pour extraire la dent de sagesse fautive), opération
moins coûteuse et moins difficile que l'autre.  Il était même
fréquent qu'une personne se fasse arracher toutes les dents sitôt
passé 40 ou 50 ans, afin de pouvoir rapidement utiliser un dentier
et se débarrasser définitivement des caries et autres maux de dents.
Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que très peu de cas de
traitement correctif pour des mâchoires atrophiées aient été notés
avant les années '50/'60, même dans des régions (comme celle de
Thetford Mines) où la majorité de la population présente des
mâchoires inférieures très exigües depuis bon nombre de générations.
L'augmentation soudaine de ce genre de problèmes de mâchoire depuis
la fin des années '50 que A.D. observe pourrait fort bien être dû
en partie à un effet de sélection dû au changement de pratique
othodontiste qui s'est effectué à cette époque.

Une autre possibilité serait aussi envisageable: que ce problème
fût tout aussi répandu auparavant mais qu'il ait constitué un
facteur important de mortalité infantile (suite par exemple à des
infections à répétition de la mâchoire inférieure au moment de la
pousse des dents définitives, infections pouvant assez facilement
dégénérer en infections généralisées faute d'antibiotiques) avant
la généralisation (justement durant les années '50) de l'usage des
antibiotiques après les extractions dentaires et autres opérations
à la mâchoire.  De fait, la mortalité infantile a brutalement baissé
à cette époque, suite justement à la généralisation de l'usage des
antibiotiques dans toute la médecine infantile (pas seulement en
dentisterie).  Ici aussi, l'effet de sélection devrait faire
apparaître une augmentation de la fréquence des traitements
orthodontistes pour cause de mâchoire trop petite.  

En conjuguant ces deux effets, on devrait observer une augmentation
drastique des problèmes d'orthodontie dûs à des mâchoires trop
petites vers cette époque ('50 - '60) et c'est bien ce que A.D. a
observé.  Ceci ne prouve absolument pas que le phénomène que cette
chercheuse a mis en évidence n'a pas lieu, bien entendu.  La seule
chose que cela indique, c'est que la progression actuelle de ce
phénomène pourrait être plus ancienne et plus progressive que A.D.
ne l'a décrit à cause des effets de sélection décrits plus haut.

> Ce qu'il y a de plus étonnant, c'est qu'on la retrouve sous toutes
> les latitudes, pour toutes les races humaines, quel que soit leur
> biotope, etc ... hasard darwinien ???

Non, mais typique d'une phase d'unification de l'écosystème si
le phénomène en cours s'étale au total sur 8 à 16 générations 
(grosso-modo 200 à 400 ans depuis le début).  C'est largement
compatible avec les informations présentées par Anne Dambricourt
si l'on suppose que le phénomène observé maintenant est dû à la
propagation de gènes dominants (initialement rares) dans une
population globale de plus en plus brassée depuis le début de
l'ère des grandes découvertes (les gênes correspondants auraient
alors essaimé depuis leur lieu d'origine il y a environ 10 à 14
générations, soit vers les années 1650 à 1750).
Si les 3/4 des jeunes (ou plus) sont affectés depuis mettons
'75, cela veut dire que la moitié de la population l'était
depuis '50, le quart depuis '25, le huitième depuis 1900, et
ainsi de suite en remontant dans le passé, ce qui, une fois
conjugué avec les effets de sélection indiqués plus haut, est
tout-à-fait compatible tant avec les observations d'Anne
Dambricourt qu'avec le modèle écosystématique de l'évolution.

>- Il y a ensuite le travail de Michael Denton, biologiste et
> généticien néozélandais, étude développée dans un livre
> remarquable "l'évolution a t'elle un sens" (chez Fayard) ...
> toujours sur http://sapiensweb.free.fr , un résumé dans le choix"
> lectures", ou adresse directe
> http://sapiensweb.free.fr/lectures/7-denton.htm

Le problème soulevé par Denton se résume à la différence entre le
principe anthropique fort et le principe anthropique faible, d'un
côté, et à l'abandon (irrationnel) du principe de médiocrité, de
l'autre.  Le principe anthropique faible nous dit que nous observons
nécessairement un univers compatible avec notre existence parce que
nous n'aurions pas pu apparaître en tant qu'espèce dans un univers
qui ne serait pas compatible avec notre existence (oui, ça ressemble
vachement à une tautologie; en fait c'est une évidence trop souvent
négligée).  Le principe anthropique fort dit que l'univers *doit*
être compatible avec notre existence.  Où est la différence?  Le
principe anthropique fort implique une finalité à l'univers, il
implique que l'univers existe *pour* que nous puissions exister,
alors que le principe anthropique faible se borne à dire que parmi
tous les univers possibles et impossibles, nous ne pouvons observer
que celui dans lequel nous sommes apparus.  Le principe anthropique
faible est - bien sûr - admis par tous les scientifiques.  Les
positions sont plus partagées pour ce qui est du principe anthropique
fort.  Denton semble bien être un partisan du principe anthropique 
fort.  Cel;a semble aussi être le cas des ummites.  Jusque là, rien
à reprocher, c'est simple, clair et logiquement admissible.
Où cela se gâte, malheureusement, c'est quand Denton jette le bébé
avec l'eau du bain, c'est-à-dire quand il écarte sans discussion
le principe de médiocrité.  C'est quoi, le principe de médiocrité?
C'est l'idée, toute simple, que l'homme n'est pas le centre de
l'univers.
Les humains semblent avoir depuis la plus haute antiquité l'habitude
de se considérer comme le centre du monde.  D'abord les planètes, les
étoiles et le soleil tournaient autour de la Terre.  Copernic et 
Galilée ont cloué le cerceuil de cette idée.
Ensuite notre Soleil était au centre de la Galaxie qui était tout
l'univers.  Le début du vingtième siècle a cloué le cercueil de cette
idée-là quand on a découvert que certaines nébuleuses étaient autant
d'autres galaxies et que notre Soleil était en orbite autour du
centre bien lointain de notre Galaxie.
Enfin notre Galaxie était la plus grande et située au centre de
l'univers.  Le milieu et la fin du 20-ième siècle ont cloué le
cercueil de cette idée-là par la découverte de l'amas de la Vierge
(à la périphérie duquel se trouve le groupe local dont notre Galaxie
n'est que le deuxième plus gros élément, le pompon  revenant à la 
grande galaxie d'Andromède), puis des supers-amas et finalement de
la structure à grande échelle de l'univers (une mousse d'immenses
bulles vides à la surface et aux jointures desquelles se trouvent
les amas et supers-amas de galaxies).
On s'est vite rattrapé en proclamant notre système planétaire unique
(ou au moins rarissime) dans l'univers...  Nos télescopes ont depuis
repéré des dizaines de systèmes planétaires autour d'autres étoiles.
On se rabat maintenant sur la présence de la Lune et la mesure
précise de notre distance au Soleil pour proclamer que la vie doit
être rarissime dans l'univers.  Hogwash ou Bullshit, comme disent les
américains: dès que nous aurons des télescopes adéquats, nous
pourrons détecter des planètes situées à la bonne distance de leur
soleil et nous nous apercevrons qu'elles n'ont pas besoin de Lune
pour abriter la vie.
Ça, c'est le principe de médiocrité à l'oeuvre: notre espèce 
particulière, notre écosystème, notre planète, notre système
planétaire, notre soleil, notre galaxie, notre groupe local,
notre amas, notre super-amas, tous ces "machins" n'ont rien de
bien particulier.  Ils/elles sont tous/toutes très moyens, très
médiocres.
Cela implique qu'il y a de la vie à peu près partout où les
conditions n'excluent pas totalement son existence, cela implique
aussi qu'il y a d'autres espèces intelligentes (elles apparaissent
partout où les conditions n'excluent pas totalement leur évolution),
et cela implique enfin que notre espèce est une des dernières venues 
parmi les espèces intelligentes de notre Galaxie, autrement dit,
qu'il y en a de bien plus vieilles que nous.
Dans ses travaux, Denton fait l'erreur usuelle des biologistes (mais
il a été à bonne école: Ernst Mayr a balisé lourdement cette voie
pour au moins deux générations de biologistes): il s'accroche aux
accidents particuliers de notre évolution (chacun de ceux-ci étant
considéré comme hautement improbable) pour conclure que l'existence
de notre espèce est presque infiniment improbable, donc que nous
sommes uniques dans l'univers.  D'un point de vue, il a raison:
il n'y a probablement pas d'autre espèce intelligente qui soit
parfaitement identique à la nôtre (c'est la seule conclusion
logique de la suite de mutations dont nous sommes issus).  D'un
autre point de vue, il a tort: il n'est pas nécessaire qu'une
autre espèce soit parfaitement identique à la nôtre pour qu'elle
soit intelligente, il y a donc (probablement un nombre immense)
d'autres chemins évolutifs qui mènent à des espèces similairement
intelligentes.
On notera que c'est aussi ce que nous disent les ummites.

>- Il y a enfin la théorie des trois; le paléontologue Jean Chaline,
> l'astrophysicien Laurent Nottale et l'économiste Pierre Grou... qui
> ont publié dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences un
> article, résumé de trois ans de travaux, dans lequel il apparaît
> que les mutations génétiques correspondant aux sauts d'espèces
> pourraient suivre une loi mathématique "Tn=Tc+(To-Tc)g-n ".
> (toujours sur http://sapiensweb.free.fr/editoriaux/ , choix
> "éditorial 12" )

A la lecture de ce papier, le prof. reconnaît là une loi
mathématique caractéristique d'un phénomène de bifurcation
chaotique (c-à-d: qui correspond à un phénomène déterministe,
pas à un phénomène aléatoire!) - autrement dit, c'est une
fractale binaire.  On montre en écosystématique que toute
chaîne d'évolution observée depuis sa fin (c-à-d: en remontant
la chaîne depuis une espèce connue vers l'espèce originelle)
doit présenter l'aspect d'une fractale binaire.  La même chaîne
observée dans l'autre sens, c-à-d: en regardant depuis l'espèce
originelle en direction de chacune de ses espèces descendantes
doit aussi présenter le même aspect, mais avec un Tc (Temps
critique) d'autant plus différent pour chacune des espèces
descendantes que celle-ci est différente de l'espèce originelle.
Pour dire cela autrement, leur découverte est compatible avec le
modèle écosystématique de l'évolution - peut-être même déductible
de celui-ci.

Et, de fait, le modèle écosystématique est compatible avec une
évolution "pilotée", du moment que la spéciation ait lieu durant
les phases de fragmentation de l'écosystème.  Là où le modèle
d'évolution présenté par les ummites n'est peut-être pas
compatible avec le modèle écosystématique (et donc là où il y
aurait lieu de chercher des indices permettant de les départager),
c'est dans le fait que le modèle "ummite" ne semble pas "choisir"
de phase particulière de l'évolution de l'écosystème pour déclencher
une mutation spéciante: pour autant qu'on puisse juger, les
nouvelles espèces peuvent apparaître selon eux n'importe quand,
donc aussi durant les phases d'unification de l'écosystème.
Voilà une différence qu'il serait passionnant d'étudier!

Amicalement,
-- 
Aristide Clairembart, crypto-archéologue, A.B.M., S.U.R., N.W.M.
               prof.clairembart@castel.cafe.edu

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